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Título: Changements et permanences des rites funéraires dans les anciennes sociétés paysannes du centre et du sud du Portugal
Autor: Sousa, Ana Catarina
Gonçalves, Victor S.
Data: 2022
Editora: Association de Recherches Préhistoriques et Protohistoriques Corses
Citação: Sousa, A. C., & Gonçalves, V. S. (2022 (2021)). Changements et permanences des rites funéraires dans les anciennes sociétés paysannes du centre et du sud du Portugal. In Jean Sicurani (Ed.), Sépultures & Rites Funeraires / Sepulture è riti funerari. Actes du colloque organisé par l’Association de Recherches Préhistoriques et Protohistoriques Corses (ARPPC) Calvi - 2019 (pp. 149-192). Calvi: Association de Recherches Préhistoriques et Protohistoriques Corses.
Resumo: Avant le IIIe millénaire a.n.e., les manifestations du sacré associées aux monuments funéraires sont rares dans le centre–sud du Portugal. Quelques objets trouvés pendant les fouilles dans certains villages sont parfois classés comme étant de « nature symbolique », mais dans la plupart des cas il s’agit de pièces rares ou hors contexte. Parmi les céramiques du Néolithique ancien, il y a des composantes décoratives associées à la figure humaine, à une figure théomorphique, ou même à la représentation d’un « orant ». La dernière n’a été trouvée qu’une fois au Portugal, à Valada do Mato, un habitat. En accompagnant des enterrements du Néolithique ancien, nous pouvons aussi nous référer à un exemple récent d’une probable association entre un squelette et un grand vase, type cruche, au Palais Ludovice, à Lisbonne. Quelques pièces isolées, telles que les idoliformes de Comporta et Montemor-o-Novo, sont interprétées comme étant du Néolithique, mais aucun contexte garanti ne permet de l’affirmer. Les enterrements d’individus isolés ou de familles plus ou moins élargies, comme ce fut probablement le cas au dolmen 1 du Poço da Gateira, semblent être un élément typique du Néolithique ancien et moyen (Leisner e Leisner, 1951 ; Gonçalves, 1999). Dans ce dernier cas, nous devons nous référer à la présence, en association, de haches, d’herminettes et de géométriques. Les géométriques sont des éléments survivants de composantes d’objets antérieures aux premières sociétés paysannes. Les haches et les herminettes étaient utilisées pour abattre des arbres et couper les branches adjacentes. Elles se rapportent donc à l’ouverture de terrains agricoles et, curieusement, on les trouve non seulement en Alentejo mais aussi dans des zones côtières ou dans des hypogées comme São Pedro do Estoril 2. Il s’agit d’un acte symbolique aussi documenté en petites cystes mégalithiques de l’Alentejo moyen ou de l’Algarve, possiblement (mais pas certainement) attribuables au Néolithique moyen et aussi présentes dans les petits dolmens à couloir court. Plusieurs auteurs ont interprété le phénomène mégalithique comme un gros bloc, en oubliant toutefois qu’un grand monument peut avoir été utilisé une seule fois, lors de sa construction, et puis tout au long du IIIe millénaire, comme c’est le cas pour les deux dolmens de Olival da Pega, surtout Anta 1 (ou Anta Grande). Cette situation nous pose le problème de savoir si le symbolisme était identique pendant tout le temps d’utilisation d’un monument ou s’il changeait selon divers points d’utilisation, comme c’est le cas pour un grand nombre de monuments orthostatiques. Les cavités karstiques sont évidemment des monuments en soi, donc leurs occupations se superposent souvent et nous donnent un champ d’interprétation douteux. Néanmoins, les cas où l’enregistrement moderne était efficace nous présentent des situations concrètes acceptables. À un moment donné du mégalithisme orthostatique, nous trouvons des plaques en schiste gravées au cou des morts, représentations de la déesse-mère, protectrice de la Vie et de la Mort. Leur diffusion dans l’Alentejo moyen, probablement en accompagnant des groupes de bergers, explique leur présence dans d’autres types de monuments funéraires depuis le mégalithisme (des grottes aux hypogées et aux tholoi). Vers 2500 a.n.e., l’arrivée de prospecteurs miniers du cuivre venus de l’Andalousie explique la présence d’un autre complexe magico-religieux, comprenant surtout des objets votifs en calcaire. Il traduit des influences maritimes liées au fond méditerranéen, acheminées par terre ou par mer de l’Andalousie jusqu’à l’Occident. Au Portugal, il se compose de deux grands centres, l’Algarve et l’Estremadura, et d’autres petites apparitions locales en Alentejo qui ont probablement un rapport avec le grand sanctuaire de Pijotilla, vers la rive gauche du Guadiana. Chacun de ces ensembles a, en plus des zones centrales, des zones de reflux. On y trouve sans doute des objets votifs en calcaire portant des symboles éternels des anciennes sociétés paysannes, tels que les serpents, les figurations théomorphiques, phytomorphiques et aussi des objets purement utilitaires (les petits vases ou mortiers permettant de transformer le colorant rouge pour saupoudrer les morts). À partir d’un certain moment (circa 3200 a.n.e.), les plaques gravées en schiste ont commencé à inclure des composantes anthropomorphiques plus explicites, telles que les yeux (étoilés ou non), les sourcils, le nez, des tatouages ou peintures faciales et les cheveux, y compris des tresses et, parfois, des figurations vulvaires. Pour bien comprendre le phénomène des objets votifs en calcaire, il faut reconnaître que quelques-uns d’entre eux étaient associés en des vraies mises en scène, comme à Los Millares et dans la grotte du Correio Mor (Cardoso et al., 1995 ; Gonçalves, 2008). Il faut aussi souligner que les petites idoles féminines trouvées à Pêra, en Algarve, ou le « poids » de Correio Mor, appartiennent à un groupe qui peut être associé aux figures de l’Egypte prédynastique, étant les seuls dans cet ensemble qui nourrissent un mirage orientaliste. Dans la première moitié du IIIe millénaire, il y eut une véritable explosion des représentations symboliques sous la forme d’idoles, faites de matériaux très divers et existant au sein de plusieurs sous-systèmes magico-religieux. Ce fut aussi à cette période que l’on assista à l’apogée de la collectivisation des tombeaux, avec un accroissement du nombre d’inhumations par sépulcre et une multiplication des manipulations secondaires des dépouilles mortelles. Peut-il exister un rapport entre les deux phénomènes ici présentés ? De quelle façon la collectivisation de la mort se rapporte-t-elle à la prolifération des symboles ? Et quelles sont les pratiques funéraires associées aux différentes formes d’organisation sociale ? La phase finale de ce complexe magico-religieux semble intervenir pendant le troisième quart du IIIe millénaire, parallèlement à un changement des pratiques funéraires. C’est alors qu’apparut, de nouveau, une composante individuelle en ensemble avec les campaniformes locaux, quelques-uns avec des représentations symboliques de cervidés, utilisés comme symboles de la renaissance de la fertilité.
Peer review: no
URI: http://hdl.handle.net/10451/53998
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